Exposé en deux parties, l'une très sérieuse (1-51), l'autre moins (52-98), sur l'histoire du lycée Saint-Louis (anciennement collège d'Harcourt). Exposé du 22 juin 2024
de jeunesse, est l’héritier du collège d’Harcourt, le doyen des collèges de Paris, celui qui, dans la primitive Université, brillait du plus vif éclat. Sa fondation est due aux deux frères d’Harcourt, tous deux conseillers de Philippe le Bel, tous deux fils de Jean d’Harcourt, le compagnon d’armes et l’ami de saint Louis.” Robert d’Harcourt († 1315), baron de Saint-Sauveur, conseiller de Philippe III le Hardi et de Philippe IV le Bel, ambassadeur à Rome en 1288, évêque de Coutances (1291) Raoul d’Harcourt († 1307), chanoine de Paris (1305), conseiller de Philippe IV le Bel, aumônier de Charles de Valois Fondation du collège en 1280 De gueules à deux fasces d’or
de Clément V (juin 1313), fut placée dès l’origine sous l’invocation de saint Louis. Quant au collège, il fut établi rue de la Harpe, n° 94, et destiné à recevoir quarante boursiers normands, dont douze théologiens et vingt-huit artiens.”
l’agitation de l’époque. Il n’échappa pas à l’influence des troubles de la Ligue; mais il se releva sous Georges Turgot; sous Pierre Padet, qui accrut la bibliothèque et lui légua des rentes; sous Thomas Fortin, l’ami de Port-Royal et le confident de Pascal pour la publication de ses Provinciales.”
de la peste qui sévissait à Paris et donna aux pensionnaires de la province qui en avaient besoin de quoi faire leur voyage. On blâma sa prudence parce qu’on croyait que le collège en souffrirait; mais, quand le fléau disparut, les élèves revinrent plus nombreux qu’auparavant. Quant à lui, il resta à Paris et ne voulut pas quitter son poste. Il fit de même pendant les troubles de la Fronde et reçut à Harcourt les élèves des autres collèges que les maîtres avaient désertés. Cette générosité lui coûta trente mille livres.” L’ancien collège d’Harcourt et le lycée Saint-Louis, H. L. Bouquet, 1891, p277
tragédie en trois actes, de la Mort de Jules César [...] En un mot, elle n’est point faite pour le pub- lic. Je l’avais confiée, il y a deux ans, à MM. de XXX, qui la représentèrent, et qui eurent la fidélité de n’en garder aucune copie. J’ai eu, en dernier lieu, la même confiance dans M. l’abbé Asselin, proviseur d’Harcourt, que j’aime et que j’estime; mais il n’a pu, malgré ses soins, empêcher que quelqu’un de son collège n’en ait tiré une copie. Voilà la tragédie aujourd’hui imprimée, à ce que j’apprends, pleine de fautes, de transpositions, et d’omissions considérables. On dit même que le professeur de rhétorique d’Harcourt, qui était chargé de la représentation, y a changé plusieurs vers.” Voltaire à l’abbé Desfontaines, 7 septembre 1735
ou écoles publiques de Paris.” ”Pendant quelque temps, les bâtiments furent convertis en prison. On y établit ensuite, sous la direction de Lanjuinais, une académie de législation qui n’eut et ne pouvait avoir qu’une existence éphémère.” Entre temps, le collège d’Harcourt sert de caserne en 1796. En 1798, les bâtiments et les terrains sont mis en vente par lots.
impériale: ses bâtiments avaient été démolis, mais le 21 mars 1812, Napoléon décréta qu’ils seraient reconstruits pour une population de quatre cents élèves internes. Toutefois le nouveau collège ne comprenait pas seulement l’ancienne maison d’Harcourt; il s’étendait aussi sur l’emplacement de plusieurs autres anciens collèges.”
1er, et les travaux de reconstruction ne furent commencés qu’en 1814. Ils durèrent six ans, et l’établissement moderne, le lycée impérial Saint-Louis, fut ouvert au public le 1er octobre 1820”
du monarque qui mérita d’associer sa renommée littéraire à celle de Léon X; et qui par la splendeur et l’utilité de ses monumens a préparé les deux plus beaux règnes de la monarchie, ceux de Henri IV et de Louis XIV, le nom enfin du monarque, restaurateur des let- tres, François Ier. C’est celui que j’ai l’honneur de proposer pour l’ancien collège d’Harcourt.” Jean-Augustin Amar du Rivier, lettre au Moniteur du 17 août 1820
été affecté plus spécialement à un enseignement scientifique conçu dans le but de préparer aux écoles du gouvernement. Il a des divisions distinctes pour la préparation aux Ecoles polytechnique, normale, centrale, forestière, de Saint-Cyr et navale. Etablie à la rentrée d’octobre 1865, la nouvelle organisation a déjà fait ses preuves.” Augustin Boutan physicien, proviseur de 1865 à 1868
la suivit de près, éprouvèrent également notre lycée comme les autres maisons d’éducation. Pendant ces tristes jours, le proviseur Joguet, qui administrait alors la maison, puisa dans son énergie la force de soutenir le moral des élèves et du personnel de la maison exposés au péril de la lutte. Au moment du bombardement du quartier des Écoles par l’armée prussienne, qui ne respectait pas plus la Sorbonne qu’elle n’avait respecté la cathédrale et la bibliothèque de Strasbourg, M. Joguet dut installer les élèves dans les caves pour les mettre à l’abri des projectiles de l’ennemi, qui criblèrent l’infirmerie et le parloir.” L’ancien collège d’Harcourt et le lycée Saint-Louis, H. L. Bouquet, 1891
de nationalité russe, élève renvoyé l’année précédente, qui s’était enrôlé dans la Commune, vint sommer le proviseur de mettre à sa disposition tous les élèves, environ une centaine, qui étaient restés au lycée, afin de les employer aux barricades. M. Joguet reçut ce polisson comme il le méritait et lui enjoignit de déguerpir au plus vite. De Katow partit furieux, en proférant des menaces et en cassant les vitres avec l’escouade qu’il commandait. Il envoya un délégué du Comité central pour réquisitionner les élèves. Le proviseur raisonna cet homme et lui fit comprendre qu’il ne pouvait permettre qu’on disposât de ces jeunes gens, parce qu’il en était responsable devant les familles qui les lui avaient confiés. Il termina l’entretien en déclarant qu’il se laisserait plutôt tuer que de céder.” L’ancien collège d’Harcourt et le lycée Saint-Louis, H. L. Bouquet, 1891
de nationalité russe, élève renvoyé l’année précédente, qui s’était enrôlé dans la Commune, vint sommer le proviseur de mettre à sa disposition tous les élèves, environ une centaine, qui étaient restés au lycée, afin de les employer aux barricades. M. Joguet reçut ce polisson comme il le méritait et lui enjoignit de déguerpir au plus vite. De Katow partit furieux, en proférant des menaces et en cassant les vitres avec l’escouade qu’il commandait. Il envoya un délégué du Comité central pour réquisitionner les élèves. Le proviseur raisonna cet homme et lui fit comprendre qu’il ne pouvait permettre qu’on disposât de ces jeunes gens, parce qu’il en était responsable devant les familles qui les lui avaient confiés. Il termina l’entretien en déclarant qu’il se laisserait plutôt tuer que de céder.” ”M. Joguet mourut au lycée Saint-Louis le 2 décembre 1874, et, comme on l’écrivait alors: cet homme bon et modeste qui avait su aux jours de la Commune élever son devoir jusqu’au sacrifice, méritait de donner aux jeunes gens une dernière leçon, celle d’une mort résignée et chrétienne.” L’ancien collège d’Harcourt et le lycée Saint-Louis, H. L. Bouquet, 1891
ancien élève et directeur des Beaux-Arts ↬ Éducation de Saint Louis, Paul Nanteuil ↬ Saint Louis approuvant les plans de l’hospice des Quinze-Vingts, Victor-François-Éloi Biennoury ↬ Saint Louis rendant la justice sous le chêne de Vincennes, Gustave-Adolphe Chassevent-Bacques ↬ Mort de saint Louis, Charles Porion
et mort le 29 septembre 1902 ↬ Élève au lycée Saint-Louis de 1858 à 1859 ↬ Écrivain, journaliste ”Je n’ai pas achevé mes études, je ne sais même pas parler en bon français, j’ignore tout.”
raison, les élèves se sont sentis un peu négligé par M. Lucas au moment où il a paru devoir quitter Saint-Louis pour le Collège de France” ▷ Inspecteur général Pruvost, mars 1890: ”J’ai inspecté plusieurs fois la classe de M. Lucas et toujours son enseignement m’a laissé une impression satisfaisante. Je ne m’explique donc pas l’insuffisance des résultats que je suis obligé de signaler.”
raison, les élèves se sont sentis un peu négligé par M. Lucas au moment où il a paru devoir quitter Saint-Louis pour le Collège de France” ▷ Inspecteur général Pruvost, mars 1890: ”J’ai inspecté plusieurs fois la classe de M. Lucas et toujours son enseignement m’a laissé une impression satisfaisante. Je ne m’explique donc pas l’insuffisance des résultats que je suis obligé de signaler.” Lucas quitte le lycée Saint-Louis à cause de la pression des élèves qui menaçaient de quitter le lycée s’ils étaient nommés dans sa classe.
de l’autel, occupés à transporter la Tour Sacrée, de la première aiguille sur la troisième, étage par étage, sans jamais intervertir, sans jamais s’écarter des règles immuables imposées par Brahma. Quand tout sera fini, la Tour et les Brahmes tomberont et ce sera la fin des mondes.” N. Claus (de Siam), mandarin du collège Li-Sou-Stian
de l’autel, occupés à transporter la Tour Sacrée, de la première aiguille sur la troisième, étage par étage, sans jamais intervertir, sans jamais s’écarter des règles immuables imposées par Brahma. Quand tout sera fini, la Tour et les Brahmes tomberont et ce sera la fin des mondes.” N. Claus (de Siam), mandarin du collège Li-Sou-Stian
et mort le 12 août 1913 à Annecy ↬ Élève au lycée Saint-Louis pour l’année 1884/1885 (classe de spéciales) ⇀ 2e prix d’excellence, 1er accessit de géométrie analytique et algèbre, 3e accessit de géométrie descriptive, 1er prix de physique, 2e prix de chimie, 8e accessit de langue allemande, 3e accessit de lavis et dessin d’imitation, troisième accessit au concours général de physique. Reçu premier à l’école polytechnique et deuxième à l’école normale supérieure ↬ Professeur de spéciales au lycée Saint-Louis de 1897 à 1903; parmi ses élèves, les futurs mathématiciens Fatou ou Fréchet
de 1902-1904 avec notamment • l’étude des fonctions avec l’utilisation de la dérivée pour l’étude des variations • l’abandon de la distinction entre géométrie plane et géométrie dans l’espace
Lyon, disparu en vol le 31 juillet 1944 en mer Méditerranée ↬ Élève au lycée Saint-Louis de 1917 à 1920 (classe préparatoire à l’école navale) ↬ Écrivain, journaliste, aviateur
Lyon, disparu en vol le 31 juillet 1944 en mer Méditerranée ↬ Élève au lycée Saint-Louis de 1917 à 1920 (classe préparatoire à l’école navale) ↬ Écrivain, journaliste, aviateur ”les pistons sont nos ennemis mortels. D’ailleurs on les méprise, « ingénieur » étant une carrière méprisable et antiflottarique”
Lyon, disparu en vol le 31 juillet 1944 en mer Méditerranée ↬ Élève au lycée Saint-Louis de 1917 à 1920 (classe préparatoire à l’école navale) ↬ Écrivain, journaliste, aviateur ”j’ai des engelures aux pieds... et à l’esprit, car je suis engourdi au point de vue des Maths, c’est-à-dire que j’en ai par-dessus le dos, c’est bien amusant de patauger dans des discussions de paraboloïdes hyperboliques, et de planer dans les infinis, et de se casser la tête sur des nombres dits imaginaires, parce qu’ils n’existent pas (les nombres réels n’en sont que des cas particuliers) et d’intégrer des différentielles du second ordre et de... et de... Zut!”
Creil, mort le 29 mars 1986 à Mexico ↬ Élève au lycée Saint-Louis de 1930 à 1932 ⇀ prix d’excellence, 1er accessit en mathématiques, 3e accessit en épure, 2e prix en chimie, 1er accessit en français, 2e prix en allemand 1931 ⇀ 4e accessit de mathématiques, 8e accessit de physique, 2e prix de chimie 1932 ↬ Docteur ès mathématiques à New York University, 1949
Creil, mort le 29 mars 1986 à Mexico ↬ Élève au lycée Saint-Louis de 1930 à 1932 ⇀ prix d’excellence, 1er accessit en mathématiques, 3e accessit en épure, 2e prix en chimie, 1er accessit en français, 2e prix en allemand 1931 ⇀ 4e accessit de mathématiques, 8e accessit de physique, 2e prix de chimie 1932 ↬ Docteur ès mathématiques à New York University, 1949 ↬ Aussi appelé Alex BARBON, CESTERO, Garcia CESTERO, Jarvis GERLAND, Marcel LETOURNEUR, Daniel LOGAN, Marc LORIS, Marcel, Karl MEYER, Jean REBEL, Jean VANNIER, Ann VINCENT, J. WALTER, WIND, familièrement appelé VAN
retrouver là- bas le camarade Van que beaucoup d’entre vous connaissent. Tous ceux qui l’ont approché savent les extraor- dinaires ressources d’intelligence et de sensibilité qui sont les siennes, ont su apprécier la rapidité de son coup d’œil, la lucidité de son juge- ment, mais sans doute n’ont-t-ils pas tous eu le loisir de mesurer l’étendue de sa curiosité ni de faire la part chez lui des admirables dons du cœur.” André Breton, 1938
retrouver là- bas le camarade Van que beaucoup d’entre vous connaissent. Tous ceux qui l’ont approché savent les extraor- dinaires ressources d’intelligence et de sensibilité qui sont les siennes, ont su apprécier la rapidité de son coup d’œil, la lucidité de son juge- ment, mais sans doute n’ont-t-ils pas tous eu le loisir de mesurer l’étendue de sa curiosité ni de faire la part chez lui des admirables dons du cœur.” André Breton, 1938
conserver mon équilibre intérieur. L’idéologie bolcheviste était, pour moi, en ruines. Il me fallait bâtir une autre vie.” Jean van Heijenoort, Sept ans auprès de Léon Trotsky, 1978